Le Temple de l'amour, Auguste Garneray
La nature à l’anglaise
Non datée, cette aquarelle est forcément postérieure à l’année 1807, qui correspond à la date de construction du Temple de l’Amour. Cette représentation dresse un état des lieux du domaine après de nombreux aménagements opérés sous l’autorité de Joséphine. Passionnée par les roses, elle cède à la mode du style anglais qui se développe à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles. Ce style s’oppose aux jardins à la française marqués par une stricte géométrie de leurs formes et la volonté de diriger la nature. Cette aquarelle fait étalage d’une multitude d’espèces d’arbres et de fleurs, comme le gigantesque rhododendron que l’artiste place volontairement au centre de sa composition. La scène est déshumanisée, mais pas pour autant inanimée. De petites cascades d’eau, des cygnes et des canards participent à l’animation et à la quiétude des lieux.
Le tableau de Garneray, suggère que la nature est la maîtresse des lieux. L’aquarelle et les touches de couleurs aux teintes pastel participent à la démonstration d’une nature indomptée et exubérante. Le jardin ne guide pas le regard du visiteur dans une perspective prédéfinie, mais le regard est au contraire séduit par la variété des formes exposées, même si le jardin anglais fait aussi l’objet d’un long travail préparatoire et d’une construction abstraite.